Vietnam : Les balcons, ces héros méconnus des confinements urbains

En plein cœur de Hanoï, où les rues grouillantes se sont soudainement vidées sous l’effet des restrictions sanitaires, un phénomène inattendu a émergé : les balcons se sont métamorphosés en extensions vitales des logements. Bien plus que de simples appendices architecturaux, ces espaces aériens sont devenus des oasis de survie, des lieux de travail improvisés, voire des jardins potagers miniatures. Une adaptation forcée qui révèle l’ingéniosité des Vietnamiens face à l’adversité.

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Des espaces sous-exploités, soudain indispensables

Dans une ville où l’espace est une denrée rare, les balcons – souvent relégués au rang de séchoirs à linge ou de dépotoirs – ont pris une dimension nouvelle. Avec les confinements successifs, les habitants ont dû repenser leur quotidien dans des logements exiguës, parfois partagés entre plusieurs générations.

- Bureaux à ciel ouvert : Avec le télétravail devenu la norme, les tables pliantes et les chaises de jardin ont envahi les balcons, offrant un cadre aéré loin de l’agitation intérieure. - Jardins urbains : Les plantes aromatiques, les légumes en pots et même les petits arbres fruitiers ont fleuri sur les garde-corps, transformant les façades en murs végétalisés. Une réponse à la fois esthétique et pratique aux ruptures d’approvisionnement. - Lieux de sociabilité : Privés de cafés et de parcs, les résidents ont recréé des moments de convivialité en famille ou entre voisins, à distance mais en pleine vue.

> « Avant, mon balcon ne servait qu’à stocker des vieux cartons. Aujourd’hui, c’est mon salon, mon potager et mon bureau. Sans lui, je ne sais pas comment j’aurais tenu. » > — Mme Lan, habitante du quartier de Hoan Kiem

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Une révolution architecturale et sociale

Ce phénomène n’est pas qu’anecdotique : il interroge l’avenir des logements urbains au Vietnam et ailleurs. Les architectes locaux observent avec intérêt cette réappropriation spontanée des espaces extérieurs, qui pourrait inspirer les futures constructions.

Les leçons à retenir

1. Flexibilité des espaces : Les balcons, autrefois considérés comme superflus, prouvent leur utilité multiforme. Les promoteurs immobiliers commencent à les intégrer comme des pièces à part entière dans leurs plans.

1. Résilience citoyenne : La crise a révélé une capacité d’adaptation remarquable, où chaque mètre carré compte. Les Vietnamiens ont su tirer parti de ressources limitées avec créativité.

1. Végétalisation urbaine : La tendance des « balcon gardens » pourrait durer, réduisant l’empreinte carbone des villes et améliorant la qualité de l’air.

!Un balcon hanoïen transformé en jardin suspendu, avec vue sur les toits de la ville. Crédit : Un exemple de balcon réinventé pendant le confinement à Hanoï.

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Et demain ? Vers une ville plus humaine

Alors que le Vietnam sort progressivement des restrictions, une question persiste : ces balcons redeviendront-ils de simples espaces perdus ? Les urbanistes espèrent que non. Plusieurs projets pilotes voient le jour pour pérenniser ces usages, comme :

- Des subventions pour l’aménagement des balcons (jardinières, stores, mobilier modulaire). - Des concours de « balcons les plus innovants » pour encourager la créativité. - L’intégration systématique de balcons spacieux dans les nouveaux programmes immobiliers.

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En conclusion : une leçon de vie

Le confinement aura eu au moins un mérite : révéler le potentiel caché des espaces que nous négligeons. À Hanoï, les balcons ne sont plus des appendices, mais des symboles de résilience. Une inspiration pour toutes les métropoles du monde, où l’espace se raréfie et où l’humain doit sans cesse s’adapter.

> « La crise nous a appris une chose : l’innovation naît souvent de la contrainte. Et parfois, il suffit de regarder dehors pour trouver des solutions. » > — Architecte Nguyen Thi Kim Lien, spécialiste de l’habitat urbain

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