Hausse historique des droits d’enregistrement à Paris : ce que cela change pour les acquéreurs en 2024
Paris franchit un cap : les frais de mutation immobilière explosent en 2024
Une décision qui fait déjà grincer des dents dans le secteur. Depuis le 1ᵉʳ janvier, la Ville Lumière applique une hausse sans précédent des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), ces fameuses taxes perçues lors de l’achat d’un bien. Une première en France qui soulève des questions sur l’accession à la propriété dans la capitale.
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Pourquoi cette augmentation ? Le décryptage d’une mesure controversée
Contrairement à une idée reçue, cette majoration ne provient pas d’une initiative des notaires, mais bien d’un choix délibéré de la municipalité parisienne. Voici les raisons invoquées :
- Renflouer les caisses locales : Avec un budget municipal sous tension (baisse des dotations de l’État, coûts croissants des services publics), la Ville cherche de nouvelles recettes. Les DMTO, reversés aux collectivités, représentent une manne financière non négligeable. - Lutter contre la spéculation : Paris mise sur un effet dissuasif pour les investisseurs, dans un marché déjà surchauffé où les prix au m² frôlent les 11 000 € en moyenne. - Financer des projets sociaux : Une partie des fonds serait affectée à des programmes de logement abordable, bien que cette promesse reste floue pour l’instant.
> « Cette hausse est un coup dur pour les ménages modestes qui rêvaient d’acheter à Paris. Le risque ? Une capitale réservée aux plus aisés. » > — Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM Île-de-France
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Combien ça coûte ? Le détail des nouveaux tarifs
Jusqu’en 2023, les frais de notaire (incluant les DMTO) représentaient environ 7 à 8 % du prix d’achat pour un bien ancien à Paris. Désormais, la donne change :
| Type de bien | Ancien taux (DMTO) | Nouveau taux (2024) | Surcoût moyen* | |-----------------------|--------------------|--------------------|-----------------| | Logement ancien | 5,09 % | 5,80 % | +1 500 € | | Logement neuf | 0,71 % | 1,20 % | +800 € | | Terrain à bâtir | 5,09 % | 5,80 % | Variable |
*Estimation pour un bien à 500 000 €.
Exemple concret : Pour un appartement ancien acheté 600 000 €, les frais de notaire passent de 42 000 € à près de 47 000 € — une différence de 5 000 € à sortir en plus !
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Quelles conséquences pour le marché immobilier parisien ?
✅ Les gagnants (relatifs)
- Les notaires : Leur rémunération (environ 1 % du prix) reste stable, mais le volume de transactions pourrait baisser. - Les communes limitrophes : Des villes comme Montreuil ou Saint-Denis pourraient profiter d’un report de la demande, avec des prix encore attractifs.❌ Les perdants
- Les primo-accédants : Le budget déjà serré des jeunes actifs parisien s’alourdit. - Les vendeurs : Une baisse de la solvabilité des acheteurs pourrait ralentir les transactions et faire pression à la baisse sur les prix. - Les investisseurs locaux : Les rendements locatifs, déjà faibles à Paris (environ 3 %), deviennent encore moins attractifs.---
Comment contourner (légalement) cette hausse ?
Pas de panique : des solutions existent pour limiter l’impact. En voici quelques-unes :
- Acheter en VEFA (sur plan) : Les frais de notaire réduits pour le neuf (1,20 %) restent avantageux, malgré la hausse.
- Cibler les biens en zone tendue : Certaines communes franciliennes (comme Boulogne-Billancourt) maintiennent des taux inférieurs.
- Négocier le prix de vente : Avec un marché moins dynamique, les vendeurs pourraient être plus flexibles.
- Opter pour un prêt à taux zéro (PTZ) : Sous conditions de ressources, ce dispositif peut couvrir une partie des frais.
⚠️ Attention aux arnaques : Méfiez-vous des « montages » proposés par certains professionnels pour éviter les droits de mutation (comme les ventes en viager ou les démembrements). Ces pratiques sont risquées et souvent fiscalement contestables.
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Et demain ? Vers une généralisation en France ?
Cette mesure parisienne pourrait faire des émules. Plusieurs grandes villes (Lyon, Bordeaux) observent avec attention son impact avant de potentiellement suivre le mouvement. Le gouvernement, lui, reste silencieux — un signe que la balle est dans le camp des collectivités locales.
Notre analyse : Si l’objectif est de réguler le marché, la hausse des DMTO est un outil brutal. Une approche plus ciblée (taxation des résidences secondaires, par exemple) aurait été plus juste. À suivre en 2025…
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📌 En résumé
- Qui est concerné ? Tous les acheteurs de biens anciens ou neufs à Paris depuis janvier 2024. - Combien en plus ? Jusqu’à 1 500 € à 5 000 € selon le prix du bien. - Alternatives ? Neuf, périphérie, négociation… mais pas de solution miracle. - Risque de contagion ? Oui, d’autres métropoles pourraient emboîter le pas.Vous projetez d’acheter à Paris ? Anticipez cette hausse dans votre budget ou explorez d’autres options géographiques. Et vous, seriez-vous prêt à payer plus cher pour vivre dans la capitale ? Partagez votre avis en commentaire !