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Locations saisonnières : comment la réglementation DPE les épargne-t-elle en 2024 ?

Locations saisonnières : une exception persistante face au DPE en 2024

Alors que la transition énergétique s’impose comme une priorité nationale, un secteur de l’immobilier semble encore naviguer à contre-courant : les locations saisonnières. Contrairement aux logements loués à l’année, ces hébergements touristiques bénéficient d’une exemption surprenante vis-à-vis du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), un outil clé pour évaluer la consommation énergétique des biens. Pourquoi cette différence de traitement ? Quels sont les risques pour les vacanciers et les propriétaires ? Plongeons dans les rouages d’une réglementation qui divise.

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Pourquoi les locations saisonnières échappent-elles au DPE ?

Le DPE, obligatoire depuis 2021 pour toute location longue durée, vise à informer les locataires sur la performance énergétique de leur futur logement. Pourtant, les résidences secondaires et les locations touristiques (meublées ou non) en sont exclues. Plusieurs raisons expliquent cette anomalie juridique :

- Un cadre légal flou : La loi climat et résilience de 2021, qui a renforcé les obligations du DPE, ne mentionne pas explicitement les locations de courte durée. Ces dernières relèvent souvent du code du tourisme, moins strict sur les normes énergétiques. - Une durée d’occupation limitée : Les pouvoirs publics estiment que l’impact environnemental d’un séjour de quelques semaines ou mois reste marginal comparé à une occupation annuelle. Un argument contesté par les écologistes. - La pression du secteur touristique : Les plateformes comme Airbnb ou Abritel, ainsi que les syndicats de propriétaires, ont milité pour éviter une charge administrative supplémentaire, craignant une baisse de l’attractivité des destinations.

> « Le DPE est conçu pour les résidences principales, où l’enjeu énergétique est quotidien. Pour une location de vacances, la donne change. »Un expert en droit immobilier

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Quels risques pour les vacanciers et l’environnement ?

Cette exemption soulève des questions éthiques et pratiques :

1. Un manque de transparence pour les locataires

Sans DPE, impossible pour un vacancier de connaître : - La classe énergétique (de A à G) du logement. - Les dépenses estimées en chauffage ou climatisation. - Le confort thermique réel, surtout dans les régions aux hivers rigoureux ou aux étés caniculaires.

Résultat : des mauvaises surprises à l’arrivée, comme des factures d’électricité exorbitantes ou un logement mal isolé.

2. Un frein à la rénovation énergétique

En l’absence d’obligation, peu de propriétaires de résidences secondaires engagent des travaux d’isolation ou de chauffage performant. Pourtant, ces logements représentent 10 % du parc immobilier français et contribuent à la précarité énergétique touristique.

3. Un impact environnemental sous-estimé

Selon l’ADEME, les locations saisonnières mal isolées peuvent consommer jusqu’à 30 % d’énergie en plus qu’un logement rénové. Avec la hausse des températures et l’afflux touristique, leur empreinte carbone devient un enjeu majeur.

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Que peuvent faire les propriétaires et les locataires ?

Même si le DPE n’est pas obligatoire, voici des solutions pour agir :

Pour les propriétaires

Réaliser un DPE volontaire : Un argument commercial fort pour rassurer les locataires et justifier un prix plus élevé. ✅ Investir dans des équipements performants : Pompes à chaleur, panneaux solaires ou isolation renforcée peuvent réduire les coûts et attirer une clientèle éco-responsable. ✅ Afficher une étiquette énergétique simplifiée : Certaines plateformes (comme Gîtes de France) encouragent cette pratique.

Pour les locataires

🔍 Demander des informations avant de réserver : Exiger des photos des factures d’énergie ou des détails sur le système de chauffage. 🌡️ Privilégier les logements labellisés : Clef Verte, Écolabel EU ou autres certifications garantissent un minimum de performance. ⚖️ Signaler les abus : En cas de logement énergivore non mentionné, les associations de consommateurs (comme UFC-Que Choisir) peuvent intervenir.

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Vers une généralisation du DPE pour les locations saisonnières ?

La question agite les débats politiques. Plusieurs pistes sont envisagées :

- Une extension progressive du DPE : Comme pour les passoires thermiques (logements classés F ou G), une obligation pourrait être introduite d’ici 2025. - Un système d’incitation fiscale : Crédits d’impôt ou subventions pour les propriétaires qui rénovent leurs biens touristiques. - Une régulation par les plateformes : Airbnb ou Booking pourraient imposer l’affichage du DPE comme critère de référencement.

> « La transition énergétique ne peut pas faire l’impasse sur le tourisme. Il faut aligner les règles pour éviter les distorsions. »Une députée spécialiste du logement

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Conclusion : un statu quo insoutenable ?

Si les locations saisonnières bénéficient aujourd’hui d’un régime dérogatoire, cette situation pourrait voler en éclats face à l’urgence climatique. Propriétaires, locataires et pouvoirs publics ont tout intérêt à anticiper ces changements pour éviter une crise de confiance dans le secteur. En attendant, la prudence s’impose : louer ou réserver un logement sans DPE, c’est prendre le risque de payer cher — au sens propre comme au figuré.

Et vous, seriez-vous prêt à payer plus pour une location éco-responsable ? Partagez votre avis en commentaire !