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Délais de recouvrement des créances dans le BTP : ce que les professionnels doivent savoir

Recouvrer ses factures dans le BTP : les délais à ne pas manquer

Dans l’univers exigeant du bâtiment et des travaux publics (BTP), la gestion des impayés représente un enjeu financier majeur. Entre les retards de paiement des clients et les contraintes administratives, les professionnels doivent maîtriser les délais légaux pour agir efficacement. Voici un décryptage complet des règles applicables, des pièges à éviter et des stratégies pour sécuriser vos créances.

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1. Le cadre juridique : quand une facture devient-elle « prescrite » ?

Contrairement à une idée reçue, une facture impayée ne disparaît pas automatiquement avec le temps. Cependant, la loi encadre strictement le droit de réclamer un paiement après un certain délai. Pour les professionnels du BTP, deux régimes coexistent :

- Le délai de droit commun (5 ans) : Applicable à la plupart des dettes commerciales, il commence à courir à partir de la date d’exigibilité de la facture (généralement 30 jours après émission, sauf mention contraire). - Le délai abrégé (2 ans) : Spécifique aux constructeurs, ce délai réduit s’applique aux factures liées à des travaux de construction, rénovation ou réparation sur des biens immobiliers. Il démarre dès la réception des travaux (ou la fin du chantier si aucune réception formelle n’a eu lieu).

⚠️ Attention : Ces délais sont suspendus en cas de réclamation écrite (lettre recommandée, mise en demeure) ou de procédure judiciaire en cours.

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2. Pourquoi le délai de 2 ans est-il si critique pour les artisans ?

Le secteur du BTP est particulièrement exposé aux impayés en raison :

- Des retards fréquents dans les règlements (clients particuliers, promoteurs, ou maîtres d’ouvrage). - Des litiges techniques (malfaçons alléguées, désaccords sur les devis). - Des faillites de clients ou de sous-traitants.

Avec un délai de 2 ans seulement, les entrepreneurs doivent agir rapidement pour :

Engager des démarches amiables (relances, médiation). ✅ Lancer une procédure judiciaire si nécessaire (injonction de payer, assignation). ✅ Conserver toutes les preuves (devis signés, bons de commande, échanges écrits, photos des travaux).

💡 Bon à savoir : Une facture non payée dans les 2 ans devient irrecouvrable légalement, même si le client reconnaît la dette verbalement.

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3. Comment éviter la prescription ? Stratégies proactives

Pour ne pas perdre vos droits, voici une checklist des actions à mettre en place systématiquement :

📌 Avant le chantier

- Exiger un acompte (jusqu’à 30 % du montant total pour les particuliers, 5 % pour les professionnels). - Établir un devis détaillé et signé mentionnant les pénalités de retard. - Vérifier la solvabilité du client (via des outils comme Score3 ou Infogreffe).

📌 Pendant et après les travaux

- Envoyer des situations de travaux (factures intermédiaires) pour les chantiers longs. - Faire signer un procès-verbal de réception (même pour les petits travaux). - Relancer par écrit dès le premier retard (email + lettre recommandée avec AR).

📌 En cas de litige

- Consulter un avocat spécialisé en droit de la construction. - Saisir le tribunal compétent (Tribunal de commerce pour les professionnels, Tribunal judiciaire pour les particuliers). - Utiliser la procédure d’injonction de payer (rapide et peu coûteuse pour les créances non contestées).

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4. Que faire si le délai de 2 ans est dépassé ?

Même si la prescription est acquise, quelques exceptions peuvent permettre de récupérer tout ou partie de la somme :

- Reconnaissance de dette écrite du client (même après expiration du délai). - Paiement partiel (qui réinitialise le délai pour le solde). - Garanties souscrites (assurance-crédit, caution bancaire).

⚠️ Risque : Sans preuve formelle, le recouvrement devient impossible. D’où l’importance d’une gestion rigoureuse des documents.

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5. Focus : Les spécificités selon le type de client

| Type de client | Délai applicable | Recours recommandés | |--------------------------|----------------------|---------------------------------------------| | Particulier | 2 ans (réception) | Médiation, tribunal judiciaire | | Professionnel | 2 ans (réception) | Tribunal de commerce, injonction de payer | | Administration publique | 4 ans | Recours gracieux, tribunal administratif |

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6. En résumé : les 3 erreurs à ne pas commettre

🚫 Négliger les relances écrites → Perte de preuve en cas de litige. 🚫 Accepter des paiements partiels sans accord écrit → Risque de prescription sur le solde. 🚫 Oublier de faire signer un PV de réception → Difficulté à prouver la fin des travaux.

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🔍 Pour aller plus loin

- Textes de loi : Articles 2224 et 1792-4-1 du Code civil. - Outils : Plateforme de médiation du BTP, Injonction de payer en ligne. - Assurances : Vérifiez si votre contrat RC Pro couvre les impayés.

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> 💬 Le saviez-vous ? > En 2023, 1 entreprise du BTP sur 5 a déclaré avoir subi des impayés, avec un montant moyen de 12 000 € par dossier (source : FFB). Une gestion proactive des créances peut sauver votre trésorerie !

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📞 Besoin d’aide ?

Si vous êtes confronté à un impayé, consultez un expert-comptable ou un avocat en droit de la construction pour évaluer vos options. Certaines chambres de métiers proposent aussi des accompagnements gratuits pour les artisans.

Cet article est à titre informatif et ne constitue pas un conseil juridique. Pour une analyse personnalisée, rapprochez-vous d’un professionnel.