Le Bon de Visite Immobilière : Ce Que Vous Risquez (Sans Le Savoir) en Signant Ce Document Clé
Le Bon de Visite Immobilière : Le Contrat Qui Peut Vous Lier Sans Que Vous Le Sachiez
Vous venez de tomber sous le charme d’une maison ou d’un appartement, et l’agent immobilier vous tend un document anodin en souriant : le bon de visite. « Juste une formalité », vous dit-il. Mais saviez-vous que ce bout de papier pourrait vous engager bien plus que vous ne l’imaginez ? Voici ce que les agences ne vous révèlent pas toujours…
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1. Le Bon de Visite : Un Document Bien Plus Qu’une Simple « Preuve de Passage »
Contrairement aux idées reçues, le bon de visite n’est pas qu’un simple reçu attestant que vous avez visité un bien. C’est un engagement écrit qui peut avoir des conséquences juridiques, surtout si vous décidez d’acheter le logement par la suite.
Ce que le bon de visite contient (et que vous devez vérifier)
- Vos coordonnées complètes : Nom, prénom, adresse, numéro de téléphone. Pourquoi ? Pour que l’agence puisse vous recontacter… et prouver que vous étiez bien présent. - La référence précise du bien : Adresse, numéro de lot, surface. Une erreur ici pourrait invalider le document. - La date et l’heure de la visite : Crucial en cas de litige sur l’antériorité de votre intérêt pour le bien. - La signature de l’agent ET la vôtre : Sans elle, le document n’a aucune valeur. Mais attention : une signature apposée sous pression ou sans lecture attentive peut vous lier malgré vous.> ⚠️ Le piège : Certaines agences glissent dans ce document des clauses abusives, comme une exclusivité de négociation ou une obligation de passer par eux même si vous trouvez le bien par un autre canal.
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2. Les 3 Engagements Cachés Que Vous Prenez (Sans Toujours Le Savoir)
Signer un bon de visite, c’est un peu comme accepter des conditions générales sans les lire. Voici ce à quoi vous vous exposez concrètement :
✅ Engagement n°1 : Vous reconnaissez avoir visité le bien via cette agence
Si vous achetez le logement plus tard sans passer par eux, l’agence pourrait exiger une commission (même si vous avez trouvé le vendeur par vous-même !). Exemple : Un couple achète une maison 300 000 € après l’avoir vue en direct avec le propriétaire. L’agence, qui leur avait fait signer un bon de visite 6 mois plus tôt, réclame 10 000 € de frais.✅ Engagement n°2 : Vous acceptez (parfois) une clause d’exclusivité
Certains bons de visite stipulent que vous ne pouvez pas contacter le vendeur directement pendant une durée déterminée (3 mois, 6 mois…). Problème : Si le vendeur baisse son prix pendant cette période, vous ne pourrez pas en bénéficier sans passer par l’agence.✅ Engagement n°3 : Vous validez (implicitement) l’estimation du bien
En signant, vous confirmez que le prix affiché correspond à la valeur du marché. Conséquence : Si vous négociez plus tard une baisse de prix, l’agence pourrait utiliser ce document pour justifier que le bien « valait bien son prix ».---
3. Comment Se Protéger ? 5 Réflexes à Avoir Avant de Signer
Pas de panique : le bon de visite n’est pas une condamnation à vie. Voici comment limiter les risques et garder le contrôle :
🔍 1. Lisez chaque ligne (même les petites)
- Repérez les mentions comme « engagement d’honoraires », « exclusivité » ou « obligation de moyen ». - Si un terme vous semble flou, demandez des explications par écrit.✏️ 2. Rayez ou modifiez les clauses abusives
Vous avez le droit de barrer les passages qui ne vous conviennent pas avant de signer. Exemple : > « Je m’engage à ne pas contacter le vendeur directement pendant 6 mois. » → Barré et remplacé par : « Je prends acte de la visite, sans engagement de durée. »📅 3. Vérifiez la durée de validité
Certains bons de visite restent valables jusqu’à 1 an. Exigez une limite à 3 mois maximum.📞 4. Conservez une copie signée par l’agent
Sans preuve, l’agence pourrait modifier le document après coup. Photographiez-le ou demandez un double.⚖️ 5. En cas de doute, consultez un notaire
Si le bien vous intéresse vraiment, un avocat ou notaire peut vérifier le document pour 100 à 200 €. Un investissement minime pour éviter des frais à 5 chiffres.---
4. Que Se Passe-t-il Si Vous Refusez de Signer ?
« Mais si je ne signe pas, l’agent ne me laissera pas visiter ! » Faux.
- L’agence n’a pas le droit de vous refuser une visite sous prétexte que vous ne signez pas le bon. C’est une pratique illégale (article L. 271-6 du Code de la construction). - Alternative : Proposez de signer après la visite, une fois que vous aurez vérifié le bien. La plupart des agents accepteront.
> 💡 Astuce : Si l’agent insiste trop, c’est souvent le signe que le bon de visite contient des clauses désavantageuses. Méfiance.
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5. Cas Réels : Quand le Bon de Visite Tourne au Cauchemar
📛 Témoignage 1 : « J’ai dû payer 8 000 € de frais… pour un bien que j’ai trouvé seul »
Sophie, 34 ans, Paris > « J’avais visité un appartement avec une agence, mais le prix était trop élevé. Six mois plus tard, j’ai retrouvé le même bien sur Leboncoin, en direct avec le propriétaire. Après l’achat, l’agence m’a réclamé 8 000 € de commission grâce au bon de visite que j’avais signé sans faire attention. J’ai dû négocier pendant des mois pour réduire la facture à 3 000 €. »📛 Témoignage 2 : « L’agence a bloqué mon achat pendant 3 mois »
Thomas, 42 ans, Lyon > « Le bon de visite que j’avais signé stipulait que je ne pouvais pas acheter le bien sans passer par eux pendant 90 jours. Pendant ce temps, le vendeur a reçu une offre plus basse… mais comme je ne pouvais pas négocier directement, j’ai perdu la maison. »---
6. Conclusion : Signer Oui, Mais En Toute Connaissance de Cause
Le bon de visite n’est pas un document anodin. C’est un contrat qui peut vous lier bien au-delà de la simple visite.
✅ À faire : - Lire attentivement. - Négocier les clauses. - Conserver une preuve.
❌ À éviter : - Signer sous pression. - Ignorer les petites lignes. - Accepter une durée d’engagement trop longue.
Votre meilleure arme ? La vigilance. Un bon de visite bien compris est un bon de visite sans mauvaise surprise.
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> 🔎 Besoin d’aide ? > - ADIL (Agence Départementale pour l’Information sur le Logement) : Conseils gratuits. > - Notaire : Vérification juridique (comptez 150-200 €). > - DGCCRF : Signaler les pratiques abusives (signal.conso.gouv.fr).